Critique du manga Couteau et piment vert
Couteau et piment vert est un manga de Yuki Isoya prépublié dans le magazine Kiss (josei). Il est disponible en France chez Lézard noir, ils ont eu la bonne idée de sortir directement les deux premiers tomes. La série en compte déjà 12 et il est toujours en cours de publication.
C’est quoi l’histoire ?
Dans un Kyôto d’après-guerre où s’affrontent mœurs traditionnelles et influences occidentales, la rencontre piquante de deux générations. Une romance inattendue où des liens se tissent au fil des recettes et des saisons.
Printemps 1951. Fille aînée de la Maison Kuwanoki, un restaurant traditionnel de Kyôto, Ichika, 34 ans, a perdu son époux durant la guerre. Travaillant désormais comme chef de partie dans un hôtel, elle espère pouvoir se consacrer à la cuisine. Mais pour échapper à la faillite, les Kuwanoki doivent de conclure une alliance matrimoniale avec une influente famille d’Osaka. Or les deux promis se désistent tour à tour, obligeant finalement Ichika à épouser Amané, 19 ans à peine, benjamin froid et direct de la fratrie.
A couteaux tirés
Ichika a 34 ans, elle a été marié pendant peu de temps avant que son mari ne soit tué à la guerre. Depuis, elle travaille comme cheffe de partie dans un hôtel tout en vivant avec sa mère et sa sœur. Le problème c’est de la succession de la Maison Kuwanoki un restaurant traditionnel de Kyoto. Il s’agit d’un ryōtei, un type de restaurant japonais luxueux et discret. Un accent particulier est mis sur la sélection de la clientèle et la discrétion de leur accès. Un mariage est proposé à la petite sœur plus à même d’avoir une descendance. Mais le jour de la rencontre cette dernière s’est envolé avec le garçon qu’elle aime. Du côté de la famille des repreneurs c’est l’inverse, c’est le benjamin de 19 ans qui est proposé à Ichika. Ils décident tous les deux d’accepter ce mariage arrangé. Commence une cohabitation entre deux personnes de génération différentes dont les points de vues diverges, mais qui on a cœur malgré tout d’aller dans la même direction pour sauver la Maison Kuwanoki.
La jeune pousse
Le récit parle de l’après-guerre au Japon que ce soit au point de vue historique, sociétal ou économique. La place de la femme est loin d’être facile. On lui a refusé l’accès de la cuisine de son père, ce n’est qu’après la guerre et la mort de son mari, qu’elle trouve un cours de cuisine occidental ouvert aussi aux femmes. Sauf qu’Ichika elle veut continuer à cuisiner. Elle avait fait une croix sur le fait de refaire sa vie, vivant plutôt bien sa vie de veuve. Face à elle, Amane est un jeune homme plein d’idées, mais encore un peu jeune dans sa façon de les exprimer. Elle le compare à un piment jeune, un piment vert. Il connait le fonctionnement d’un ryōtei, il sait aussi qu’ils n’ont gardé aucune liste de contacts, ne contant que sur la bonne mémoire des employés… Il la pousse, là où elle hésite ou ne pense pas pouvoir aller car ce ne serait pas sa place.
La cuisine de chez nous
Dans les bonus, l’autrice exprime sa joie d’avoir pu incorporer dans son manga des éléments qui lui tenaient à cœur : une histoire d’amour pendant l’après-guerre avec un ryōtei en toile de fond. Pour ceux qui s’inquiètes de la différence d’âge, au début du récit ils mettent les choses au clair, ils ne sont pas intéressez l’un de l’autre et vive séparément au sein de la maison. On sent donc que ça va prendre un bon moment avant que les deux se rapprochent.
Et si vous aimez découvrir des recettes, alors vous allez être gâté, car elle en regorge. Diverses techniques sont aussi très bien détaillés tout au long du récit, mais sans l’alourdir.
Couteau et piment vert est un manga aussi délicieux que passionnant. Dans le Japon de l’après-guerre la place de la femme dans la société et dans le monde du travail est loin d’être un fleuve tranquille.
Public : Tout public
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