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Atarashii gakko! met le Bataclan en surchauffe !

Les quatre filles d’Atarashii gakko! (Atarashii Gakkou no Leaders ou AG) ont enflammé le Bataclan donnant une énergie fille à leur set survitaminé. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Pourquoi êtes-vous passé à côté de ce phénomène japonais ?

Live report rédigé pour Journal du Japon

Les lycéennes au pouvoir !

Le groupe Atarashii gakko! est créé en 2015. Les quatre lycéennes sortent leur premier single le 13 mars 2017, un an plus tard le groupe sort son premier album Maenarawanai. Elles se produisent dans des petites salles tout en terminant leurs études. Le concept est simple : voici des lycéennes qui remettent en question les normes de la société japonaise. Leur but ne pas être ce qu’on attend d’elles, des petites filles sages. Elles font des grimaces, marchent comme des garçons et s’émancipent des normes.

Elles font leur début à l’international en 2021 avec 88rising et leur single Nianainai. Ce label américain, fondé par Sean Miyashiro a collaboré avec des grands noms japonais comme Hikaru UtadaVerbal ou KOHH. Consécration, en 2023 les quatre jeunes femmes toujours en costume de lycéennes interprètent le dernier titre Tokyo Calling sur le plateau du Jimmy Kimmel Live! Omniprésentes sur l’application Tiktok et Instagram avec un grand nombre de vidéos virales, elles se font connaître au Japon où leur carrière explose, ainsi qu’à l’international. Leur humour et leurs grimaces irrésistibles font mouche.

Des refrains imparables, des musiques entêtantes et des chorégraphies millimétrées, Atarashii gakko! c’est du subversif accessible pour tous. Petits et grands peuvent se retrouver dans cette nouvelle génération qui ont envie d’être autre chose que des jeunes filles modèles.

Le concert au Bataclan

Il fait déjà chaud le mercredi 5 juin au Bataclan. Alors que le public se presse dans la salle, le quatuor se prépare dans les coulisses. Bonne nouvelle : il n’y aura pas de première partie… de toute façon, elles n’en ont pas besoin. Je me suis placée à l’étage bien tranquille avec des amis. On a un belle vue sur la scène, et les personnes devant nous ne vont pas se lever ce qui nous laisse vision parfaite jusqu’à la fin.

La sonnerie des lycées japonais retentit dans la salle (le fameux carillon de Big Ben à Londres) : c’est l’heure d’aller en cours avec les AG. Elles lancent les hostilités avec Toryanse sorti en janvier 2024. Le public est en feu : hurlant et chantant avec elles à plein poumons. Les paroles et les mélodies assez simples permettent au public de chanter les refrains avec le groupe. Leurs chorégraphies millimétrées, qui mélangent de danses traditionnelles et modernes sont un des points forts de ce concert. Aucun raté, aucune fausse note, elles enchaînent avec professionnalisme les danses ainsi que les portés.

Portant toujours leurs sailor fuku (costumes de lycéennes à marinière), elles l’agrémentent de vestes kimonos noires dans le style des bosozoku des années 80/90, mais aussi un autre modèle avec un patchwork des tissus traditionnels japonais. Au pieds, elles portent des uwabaki, des chaussons d’intérieur obligatoires dans les établissements au Japon. Quand Suzuka remonte sa jupe plissée, on aperçoit son short de sport. Quelles tristesses de ne pas avoir pu trouver au stand merch leurs fameuses chaussettes Seishun nihondaihyō (représentante de la jeunesses japonaise).
Petite touche supplémentaire pour finir le costume typique de la lycéenne le brassard rouge du leadership appelé Wanshou en japonais. Il permet d’identifier le chef d’un groupe. Elles sont les meneuses de la jeunesse japonaise !

Nouvelle génération

Le chant est impeccable, Suzuka est celle qui donne le plus de voix, mais Rin, Mizyu ou kanon donnent aussi de leur personne. Bien entrainées, elles ne manquent jamais de souffle offrant une prestation exceptionnelle ce soir là. L’écran géant au fond de la scène et les éclairages soutiennent parfaitement la dynamique des jeunes femmes, transformant le Bataclan en boite de nuit.

Nous découvrons aussi ce soir, les nouveaux titres de leur album AG! Calling qui sort deux jours plus tard le 7 juin. Et même si le public ne connaît pas encore Omakase, Forever Sisters et Arigato (avec les balais en guise de guitares), il est assez aisé de chanter rapidement les refrains ou de simplement danser sur ces nouveaux rythmes.  Mais aussi leur nouveau single Fly high qui sert de générique à la nouvelle saison de Baki sur Netflix.

AG enchaîne quasiment sans pause leurs différents hit de NAINAINAI à Otona Blue, en passant par Giri Giri ou encore Pineapple Kryptonite. Il fait très chaud, Suzuka le fait remarquer avec son anglais adorable. Elles vont improviser une petite chanson avec les mots “Je t’aime” que le public reprend avec bonheur. Un des moments très fun.

Mais l’un des titres les plus attendus n’était autre que Tokyo Calling, celui qui a fait exploser leur notoriété à l’international. Suzuka tente d’approcher la fosse à plusieurs reprises, avec même un petit slam sous les encouragements du public.

Elles quittent la scène pour mieux revenir pour deux derniers titres : Free your mind et Que sera sera. Le concert se termine tout en douceur, sans oublier une dernière photo souvenir. Transpirant, mais heureux le public s’en retourne chez lui, le cœur léger et avec l’envie de revoir un jour ou l’autre AG en France.

Je suis vraiment ravie de mon expérience, je connais vraiment tous les anciens titres et je découvre les nouvelles chansons avec plaisir. C’est l’un de mes meilleurs concerts de cette année !

Le concert d’AG c’était 1h15 de musique sur vitaminée, un shoot de bonne humeur qui a laissé les participants dans une sorte de folie… mais dans le bon sens du terme. Le quatuor a démontré que l’on peut être quatre meufs sur scène et tout exploser que ce soit les barrières de la langue ou celle des conventions ! 

Tanja

Tatiana Chedebois, plus connue sous le nom de plume "Tanja", écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle cocrée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

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